Débat sur l’apport de la culture dans l’intégration des migrants

Les représentants de plusieurs villes méditerranéennes ont entamé, mercredi 11 décembre 2019 au Siége de l’Arrondissement Roches Noires, des concertations et des échanges sur l’apport de la dimension culturelle à la facilitation de l’intégration des migrants, dans le cadre « d’une réunion régionale d’apprentissage entre pairs dans le cadre du programme Migration ville-à-ville en Méditerranée » (MC2CM).

Cette rencontre, qui a pour théme « Les politiques culturelles: un vecteur pour l’inclusion des migrants en contexte urbain », réunit des administrateurs et élus spécialisés dans les politiques d’inclusion et les politiques culturelles représentant les villes affiliées au réseau MC2CM ainsi que des villes et associations de villes (Afrique du Nord et Moyen-Orient) intéressées par le projet et confrontées à des défis communs en matiére de migration et de diversité.

Plusieurs thématiques sont débattues dans le cadre de ce conclave de deux jours, notamment «les Politiques culturelles et inclusion», «le rôle des gouvernements locaux dans la mise en œuvre de stratégies culturelles» et «Les conflits: une opportunité pour la médiation culturelle, le dialogue interculturel et la construction de la diversité».

«La culture constitue un point d’entrée pour l’inclusion des migrants parce qu’elle offre un sentiment d’appartenance, augmente l’estime de soi et permet de développer les compétences», assure M. Mohamed Bousraoui Directeur de Programmes à l’Organisation Internationale «Cités et Gouvernements Locaux Unis» (CGLU, Barcelone), en ouverture de cette conférence multilatérale, organisée avec le concours de la Commune de Casablanca.

Il explique que la culture crée un climat dans lequel «le mélange d’idées peut conduire à des innovations dans tous les aspects de la société et de l’économie et ouvre aux villes la possibilité d’établir des liens internationaux pour la fraternité», relevant que ce forum est une occasion pour «identifier les concepts clés, les pratiques et les recommandations des municipalités de la région méditerranéenne afin de mieux utiliser la culture pour l’inclusion des migrants au niveau local».

Le président du Conseil de la Commune Casablanca, M. Abdelaziz El Omari a rappelé que la migration est «un phénoméne mondial qui doit être traité de maniére ouverte», d’autant que «la mobilité humaine en Méditerranée ne cesse d’accro&tre, rendant nécessaire la mise au point de politiques plus constructives, basées notamment sur le vecteur culturel».
Il a ajouté qu’au niveau de Casablanca, les autorités ont consacré la dimension culturelle en tant que moyen à même de «faciliter l’intégration du migrant et l’aider à réussir sa nouvelle vie», en mettant l’accent sur le rôle de la société civile dans la dynamisation des politiques destinées aux migrants.

«La politique d’échange et d’interculturalité contribue positivement au partage des expériences et des expertises entre les Casablancais et les résidents d’autres nationalités, qui y vivent dans une harmonie parfaite», a soutenu le maire de Casablanca.

Pour sa part, M. Lamine Abbad, Chef de Projet à MC2CM, a indiqué qu’il existe «une relation étroite entre migration, intégration locale et culture dans la région méditerranéenne», expliquant que «la culture ouvre aux villes la possibilité d’établir des liens internationaux pour la fraternité et le commerce».

Le projet Migration Ville-à-Ville en Méditerranée (MC2CM) contribue à l’amélioration de la gouvernance de la migration fondée sur les droits dans les villes. Il intégre la gouvernance de la migration au processus de planification urbaine.

Développé et mis en œuvre dans le cadre du Dialogue sur les Migrations de Transit en Méditerranée (MTM), le projet MC2CM est ancré dans un réseau de villes euro-méditerranéennes, co-financé par l’Union européenne la Direction du développement et de la coopération en Suisse (DDC), et mis en œuvre par le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD), l’organisation CGLU et le Programme des Nations-Unies pour les établissements humains (ONU-HABITAT).